Comment connecter électriquement les plaques d’un générateur HHO de type dry cell ?
Comment savoir si la dry cell que je projette d’acheter est correctement fabriquée ?
Quelles plaques au + ?
Quelles plaques au – ?
Et quelles plaques à rien du tout ?
Vaste question, et primordiale, pour fabriquer, ou choisir chez un marchand, une dry cell qui fonctionne correctement. Alors si le sujet vous intéresse vous êtes au bon endroit!
Allons y :
Essayons de généraliser un peu pour simplifier au maximum la question. On ne parlera pas ici de l’écartement entre les plaques, mais il a aussi son importance. Disons qu’on en parlera dans un prochain article du blog.
La façon de connecter entre elles les plaques d’une dry cell dépend principalement du voltage disponible. Quand on parle d’un moteur automobile c’est 12V nominal. Et en réalité quand le moteur tourne et que la batterie et l’alternateur sont en bon état on a entre 13.5 et 14.5 volt. C’est beaucoup trop pour électrolyser de l’eau ! D’après Faraday l’électrolyse peut avoir lieu à partir de 1,24V . Ça c’est de la théorie. En réalité, dans le cas d’une dry cell, en dessous de 2V il ne se passe pas grand chose.
Les utilisateurs de générateurs HHO sont d’ailleurs assez partagés sur le voltage idéal pour l’électrolyse. Le but de cet article n’est pas de polémiquer sur cette valeur, alors disons qu’elle se situe entre 1.8 et 3,5 volt suivant les expériences et les convictions de chacun. Pour simplifier nos calculs on prendra 2.5 volt.
Donc les 14V du circuit électrique d’un moteur en marche ne peuvent pas être utilisés tels quels pour faire de l’électrolyse. Les 12V de trop, serviront uniquement à produire de la chaleur et on se retrouvera vite avec de l’eau en train de bouillir.
C’est pour ça que les plaques ne sont pas tout bêtement connectées de cette façon : +-+-+-+- etc… On ne peut pas les connecter comme ça, ou alors on obtient une bouilloire, pas une dry cell!
L’astuce consiste à placer des plaques dites “neutres” entre les plaques connectée au + et au – .
+ = plaque connectée au positif
– = plaque connectée au négatif ( masse )
n = plaque connecté à rien
Cette façon de faire à 2 avantages principaux : diminuer fortement l’échauffement de l’eau, et augmenter la production de gaz pour une quantité de courant identique.
Chaque intervalle vide entre + et – va diviser le voltage disponible pour l’électrolyse et multiplier la quantité de gaz produite. Admettons qu’on ait connecté les plaques comme suit : +nnn- , on a 4 intervalles vides, donc le voltage du circuit est divisé par 4. Si le circuit est en 14v on a 14/4 = 3.5V , c’est un peu beaucoup, le générateur va chauffer. Donc l’idée c’est de rajouter une plaque neutre, de cette façon : +nnnn- . On a maintenant 5 intervalles vides, donc le voltage du circuit est divisé par 5.
Pour le même circuit en 14V on a 14/5 = 2.8V , On est dans la fourchette acceptable, ça va marcher sans trop chauffer. En plus on à un facteur multiplicateur de 5 ( au lieu de 4 ) pour la production de gaz. C’est tout bénef!
On peut tenter l’expérience en rajoutant une plaque neutre : +nnnnn- , on a 6 intervalles vides, donc le voltage du circuit est divisé par 6.
Pour le même circuit en 14V on a 14/6 = 2.33V . On chauffe encore moins, on à un facteur multiplicateur de 6 ( au lieu de 5 ) pour la production de gaz. Mazette, c’est de la balle! Rajoutons encore une plaque!
Oh là, oh là! Ne nous emballons pas trop quand même! Il y a d’autres facteurs qui sont importants et qui peuvent influer sur le choix du nombre de plaques neutres. Dans le dernier exemple ( 5 plaques neutres ), si jamais un paramètre extérieur vient jouer les trouble fête, on aura du mal à faire de l’électrolyse. Par exemple si la température extérieure descend en dessous de 0°C , votre production de gaz va chuter de moitié. Vous serez obliger de rajouter beaucoup d’électrolyte pour rattraper l’ampérage souhaité. ( Voir cet article : https://www.generateurhho.com/conseils-technique-truc-astuces/hiver-temperatures-negatives-gel )
Mais ça, se serait trop simple. Étant donné qu’il gèle, si vous ne voulez pas bousiller votre générateur, vous allez aussi ajouter de l’alcool isopropylique dans l’eau pour éviter qu’elle gèle. Cet alcool va faire encore plus chuter la conductivité du bain électrolytique, donc la production de gaz. Alors là si vous voulez rattraper l’ampérage souhaité, il va falloir y aller à la pelle avec l’électrolyte.
En plus de ça, avec cette grande concentration en électrolyte, vous avez intérêt à avoir un double bulleur, ou un dryer, toujours en bon ordre de marche, sinon vous aurez des dépôts corrosifs sur les pièces métalliques situées sur le chemin du HHO. Et la présence d’alcool combiné à une grande quantité d’électrolyte, provoquera une coloration rapide du bain et pour finir vous serez obligé de vidanger le tout.
Bref, tout ça pour vous dire qu’il faut bien peser le pour et le contre avant de choisir une configuration de plaques.
Choisir de connecter le générateur avec 3, 4, 5, voir plus, de plaques neutres permet de mieux s’adapter aux conditions d’utilisations de votre moteur qui peuvent être très variables. Ça permet aussi de vous connecter selon vos désirs et vos convictions en matière d’électrolyse….!
Voyons le pour et le contre de des configurations les plus classiques:
3 plaques neutres : à 10A en 12V vous produirez environ 0,41 litres/minute
Cette configuration comprenant 3 plaques neutres entre + et – est une des plus ancienne et encore très utilisée, elle permet d’avoir un voltage légèrement supérieur à ce qui est nécessaire pour l’électrolyse dans un générateur de gaz HHO. L’avantage c’est que même avec une batterie ou un alternateur faible, ça marche sans problème. Idem pour les conditions d’utilisation par températures très froides ( -15°C et moins ). Le revers de la médaille c’est que ça chauffe assez vite quand votre générateur n’est plus suffisamment aéré : encombrement de la circulation ou utilisation sur un moteur qui fonctionne souvent en statique ( compresseur, tracteur, etc… ) Gardez un oeil sur l’ampèremètre ou choisissez une configuration avec plus de plaques neutres.
4 plaques neutres : à 10A en 12V vous produirez environ 0,52 litres/minute
Cette configuration, très largement utilisée aussi, divise un peu + le voltage pour l’électrolyse dans un générateur HHO.
Avantages :
l’eau chauffe moins et vous pouvez donc utiliser ce générateur en condition de température extérieure élevée et/ou au cas ou vous roulez souvent dans des conditions ou le générateur est mal aéré : encombrement de la circulation, ou utilisation du véhicule en statique ( tracteur, grue, compresseur ou autre engin ). En hiver, par des conditions de froid assez rudes ( -10/-15°C ) ça fonctionnera encore très bien. Un autre avantage est que la quantité d’électrolyte à ajouter à l’eau reste raisonnable.
Inconvénients :
1 Si les températures baissent beaucoup ( en dessous de -15°C ) ça risque de ne plus vraiment électrolyser. M’enfin, à moins d’habiter en montagne ou dans le Grand Nord, c’est quand même assez rare d’avoir ce genre de température. Vous pouvez aussi modifier les connexions électriques de votre Dry Cell si elle est étudiée pour ça ( voir photos )
2 Si votre batterie ou alternateur est faible ou que votre réseau électrique ne fournit pas les 13.5 à 14.5 volts habituels sur un véhicule, votre générateur HHO ne fonctionnera plus correctement et la production de gaz baissera énormément. Testez votre réseau et si vous êtes en dessous de 13 volts quand le moteur tourne à 2000 tours minute, choisissez une configuration à 3 plaques neutres
5 plaques neutres : à 10A en 12V vous produirez 0,62 litres/minute
Avantages :
D’après les réflexions du moment sur le HHO, et bien que beaucoup d’utilisateurs et de fabricants ne soient pas convaincus par cette configuration, le voltage est idéal entre chaque plaque. En tout cas ça chauffe, bien sur encore moins, et ça produit encore un peu plus de HHO par minute.
Inconvénients :
1 Vous devrez ajouter beaucoup d’électrolyte dans l’eau. 5% semble être très fréquent ( 50 grammes/litres ), et si vous êtes dans une région froide, ça pourra grimper à 10% voir +. Et en dessous de 0°C ça sera franchement pas le pied… A titre de comparaison 1 à 3 cuillères à café ( 5 à 15 grammes ) suffiront souvent avec 4 plaques neutres.
2 Attention aux risques de brulures en manipulant un mélange très concentré en électrolyte.
3 Veillez aussi à ce que votre bulleur ou DRYER soit correctement entretenu pour assurer en permanence sa fonction de correction du Ph. Sinon la forte concentration en électrolyte entrainera des dépôts corrosifs sur les pièces métalliques situées sur le chemin du HHO. Papillon des gaz, aillettes de turbo, etc ( pas glop! )
Conseil : Oubliez cette configuration si votre circuit électrique donne moins de 13.5V moteur tournant, et/ou si vous habitez une région froide.
6 plaques neutres ? …
Pourquoi pas. Mais là ça devient très compliqué. Il faut vraiment que tout aille comme sur des roulettes au niveau conditions d’utilisation. N’oubliez pas que vous n’utiliserez pas votre “gégé” dans un labo bien douillet, mais dehors, dans la vraie vie! Oubliez déjà l’hiver, ça c’est sûr! Et puis investissez dans une remorque pour transporter votre électrolyte….
Bon allez, vous avez lu jusqu’ici, vous méritez bien que je vous donne mon avis personnel sur la question. Très sincèrement, 4 plaques neutres, ça a beaucoup d’avantages et ça m’a toujours donné satisfaction. C’est la configuration que j’utilise de préférence. Par contre, j’habite dans une région de montagne au climat assez rude. L’hiver on descend régulièrement en dessous de -30°C et on à souvent de longues périodes en dessous des -15°C . Éh bien, dans ces conditions, vu que sur ma dry cell j’ai la possibilité de changer de configuration, je me connecte en 3 plaques neutres…. Et ça marche très bien!
Le 5 plaques est pas mal aussi, mais, sous climat tempéré ( Europe ) il faut se garder la possibilité de se connecter en 4 neutres pour l’hiver. Et puis attention quand même aux fortes concentrations d’électrolyte dans l’eau, pour les raisons citées plus haut (‘ ça brûle! ).
Le 3 plaques est bien en condition extrêmes de froid, ou si votre circuit électrique est faible en tension ( 13V et moins ).
Le 6 plaques : bien pour s’amuser en laboratoire. Attention quand même en manipulant un mélange fortement concentré en électrolyte.
Bon, voilà vous savez tout. Vous aurez peut être compris que j’ai une petite préférence pour la configuration en 4 neutres. A vous de voir ce qui vous convient le mieux. Vous pouvez aussi opter pour pour une dry cell qui permet de changer de configuration selon vos besoins.
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